Blog

Comme tous les ans, mon mari et moi-même allons en Inde. Déjà parce que nous y avons des amis qui nous disent systématiquement "à l'année prochaine", ensuite pour découvrir de nouvelles épices, de nouveaux usages, pour approfondir mes connaissances et également pour voir la qualité de la récolte de l'année.

Avec mes deux sisters indiennes !

Cette année, nous avons eu le sentiment d'être à la maison, d'être chez nous. Nous avons nos habitudes à Cochin, qui est toujours notre base de départ et où nous avons des amis. On est sortis de l'aéroport, taxi, ferry, rickshaw et hop ... les pieds sous la table avec de si bonnes choses. L'année prochaine, je vais demander à la maîtresse de maison de me donner des cours de cuisine.
Allez, pour votre gouverne, c'est sur l'île de Vypin. C'est une île qu'on aime bien car à coup de bus ou de ferry, ce n'est vraiment pas loin de Ernakulam ou des autres îles, c'est plus tranquille, plus authentique. On pense même qu'on y achètera des vélos l'année prochaine !
Le Homestay s'appelle Narikulam Tharavan. Vous le trouvez sur des sites de réservations habituels. Vous pouvez aussi les contacter directement sur Facebook.

Le côté très paisible et authentique sur Vypin.

Après quelques jours à Cochin, direction les Ghâts. C'est une chaîne de montagne qui traverse toute l'Inde. Elle a beaucoup d'avantages sur les épices : Les nuages humides se 'cognent' contre cette montagne et arrosent donc plus régulièrement les plantations. Le poivre, entre autres, n'aime pas la sécheresse. S'il manque d'humidité, le grain ne grossit pas et ne développe pas son parfum.

Cette année, nous avons rencontré un français marié à une indienne et qui fait pousser du poivre et du café dans sa plantation depuis une bonne vingtaine d'année. Bio, nécessairement et au vu de sa plantation, je suis persuadée que c'est plus que le label bio n'exige. 

Pour une fois, je n'ai pas cette barrière de la langue : on peut parler cultivar, techniques de cultures, variétés, techniques de récolte, de séchage etc ... sans frein et sans perte d'informations.

Bruno et sa femme, une belle rencontre !

C'est ainsi que j'ai appris qu'il y avait une variété de poivre ancienne et endémique au Kérala , le Piper nigrum karimunde. Le grain est étonnement petit, d'une couleur un peu plus claire et avec des notes de café très intéressante. Il poivre normalement et apporte une fraîcheur discrète aux plats.
Mais cette variété est précoce et est fragile à la cueillette et n'aime pas trop la sécheresse, ni le soleil. Une autre variété, le Teevan est plus résistant. C'est la variété de poivre la plus répandue en Inde.

Décision unanime : on vient l'année prochaine participer à la cueillette du poivre chez Bruno !

Pied de poivrier Teevan chez Bruno.

Chemin ombragé pour aller à la plantation de Bruno.
On y voit caféiers, poivriers et arbres apportant de l'ombre et gardant l'humidité au sol.

Ensuite, nous sommes remontés vers Goa. Goa évoque les plages, les Beatles, le surf, l'architecture portugaise ... Que nenni pour nous ! Nous avons filé vers le centre de cet état, dans les montagnes pour une autre plantation de poivre et épices. 

Très spécialisés dans la production de noix de cajou, cette plantation avait également beaucoup de pied de poivriers, dont une variété locale qui pousse bien. Gingembre, curcuma, basilic Tulsi, cardamome, cannelier, vanille .... Une plantation qui fait également Homestay. Le rêve : des bungalows au milieu de cette plantation, c'est magique, magnifique ! Le bruit de la jungle le matin au réveil est assourdissant et tellement extraordinaire !
Sans parler de la piscine naturelle .... C'est le Dughsagar Farmstay.

Vue du bungalow....

J'y ai également vu un poivrier rampant. Tous les autres poivriers que j'ai vu étaient des lianes, et dans cette plantation, il y avait une variété de poivre long rampant sur le sol.

Poivre long rampant

Le mot de la fin 

En conclusion, un voyage qui m'a appris encore énormément de choses. Comme si une nouvelle porte vers de nouvelles découvertes venait de s'ouvrir.

Sylvie